Présentation de Béhorléguy

Situation, toponymie, démographie

Le village de Behorlegi situé dans la vallée d’Hergarai, appartient au Pays de Cize, ancienne circonscription de la province basque de Basse-Navarre. En 2018, le nombre de ses habitants est de 73, soit une densité de 3,5 habitants au km². Dominée par les 1265 m du pic du même nom, la commune a une superficie de 20,58 m². 299 m est son altitude la plus basse, quant à son sommet le plus élevé, le pic d’Hauzkoa, il se situe à 1267 m. Une partie du massif des Arbailles se trouve sur le territoire de la commune qui est traversée par un affluent du Laurhibar, Urkhandia issu de deux ruisseaux, Esteneko erreka et Olhazaharreko erreka. Sur les hauteurs, le ruisseau Hurburuko erreka, après avoir disparu dans le secteur karstique d’Aphanize, se jette non pas dans le bassin de la Nive, mais dans celui de la Bidouze. Le lecteur se reportera à la liste des cours d’eau, sources, fontaines, montagnes et collines, parue dans l’enquête de Julien Sacaze, au chapitre consacré à la cartographie ancienne de Behorlegi.

Le climat du village est de type « océanique franc » qui se traduit par des températures douces (moyenne annuelle 12,2°C) et une pluviométrie relativement abondante venant de l’Atlantique, avec un maximum d’octobre à février (1672 mm de pluie par an).

Les communes voisines de Béhorléguy sont Hosta au nord, Saint-Just Ibarre au nord-est, Lekunberri au nord ouest, Mendive au sud-ouest, Aussurucq à l’est et enfin Alçay-Alçabehety-Sunharrette au sud-est. La route RD 117 dessert Behorlegi. L’occupation des sols de la commune est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée 64,6 %, forêts 21,8 %, prairies 7,3 %, zones agricoles 4,8 %. La proportion des forêts et des milieux semi-naturels a eu tendance à baisser de 1990 à 2018.

Toponymie

Le professeur Jean-Baptiste Orpustan est le linguiste qui aujourd’hui fait autorité en ce qui concerne les noms de lieux et leur histoire en Iparralde. Il révèle que le nom de beorrleguy apparaît pour la première fois dans un manuscrit de 1264. Plus précisément dans un document de la Chambre des comptes du royaume de Navarre, rendu par l’abbat ou abbé du monastère navarrais d’Abaurrea. Cet abbé-gouverneur conduit une armée et engage des dépenses, semble-t-il suite à la guerre entre Navarre et Labourd, sous Thibaud I^er. Puis apparaît beorleguy en 1268, en 1292 behorleguy et enfin beorrlegui, dans l’enquête fiscale de 1350 menée par le roi de Navarre Charles II. Voici ce que que Jean-Baptiste Orpustan ajoute dans son ouvrage Nouvelle toponymie basque, noms de pays, vallées, communes et hameaux historiques de Labourd, Basse-Navarre et Soule, édition de 2010, page 77. http://www.tipirena.net/

« Béhorléguy, Behorlegi (Behorlegitarr) (beorrleguy 1264, beorlegui 1268, behorleguy 1292, beorrlegui 1350). A l’extrême limite du “haut pays” (Hergarai) cizain, Béhorléguy a donné son nom au pic du même nom, point culminant du pays (1265 mètres) et visible de presque toute la vallée, à moins qu’il ne l’ait reçu de lui, ce qui en définitive est plus probable vu le sens très clair de “crête des juments”, allusion très nette au site d’élevage des équidés et de bétail en général qui est encore une vocation très visible de ces monts. Lié à cette activité agricole et éloigné des lieux de passage et des forts de défense, Béhorléguy, quoique tardivement élevé au rang de “baronnie”, n’avait que deux maisons nobles parmi sa trentaine de feux médiévaux. La composition est morphologiquement un peu surprenante, behor-l-(h)egi, avec une latérale de liaison après vibrante, qui se retrouve ailleurs dans d’autres composés du même type Latorlegui, Liçarlain, et même parfois entre voyelles, soit élimination d’une vibrante ancienne (l’hydronyme Ansalegui suppose une premier élément anzar(a) et doit être “lieu des oies”) soit analogie à leku“lieu”. Les paronymes Behotegi (maison d’Urcuit) ou Behortegui (lieu-dit en Navarre) existent aussi, où l’on peut penser à des composés avec -(t)egiqui fait le mot courant au sens “écurie”, mais qui n’est pas du tout assuré pour les toponymes médiévaux qui peuvent être construits avec la dentale de liaison la plus courante -t- ».

Démographie

Le recensement de la population de Basse-Navarre de 1695 (BN 6956, reg. Moreau 979) dénombre à Béhorlegi 30 feux, c’est-à-dire trente foyers. On considère qu’un feu correspond en moyenne à 5,5 personnes. En 1695, environ 53,3 % des feux de Behorlegi ne paient pas d’impôt au roi, ce qui ne veut pas dire qu’ils soient exemptés de toute fiscalité. Selon l’historien Pierre Haristoy, en 1785 la paroisse compte 160 communiants. Le tableau ci-dessous montre qu’en 1856, Behorlegi compte le plus grand nombre d’habitants de son histoire, soit 256 personnes. Le chiffre ne cessera ensuite de décroître pour arriver à 73 habitants en 2018. Les grandes raisons de cette hémorragie sont l’exil vers l’étranger, les Amériques et les centres urbains français. La guerre de 1914-18 (cinq morts) n’arrange rien et les politiques agricoles de l’après deuxième guerre mondiale (plan Mansholt) accentuent ce phénomène, en suscitant la disparition des petites exploitations agricoles au profit de l’agro-industrie.

1793 : 199 ha. 1800 : 176 ha. 1806 : 205 ha. 1821 : 213 ha. 1831 : 257 ha. 1836 : 248 ha. 1841 : 229 ha. 1846 : 231 ha. 1851 : 234 ha. 1856 : 256 ha. 1861 : 239 ha. 1866 : 227 ha. 1872 : 210 ha. 1876 : 186 ha. 1881 : 180 ha. 1886 : 179 ha. 1891 : 180 ha. 1896 : 181 ha. 1901 : 160 ha. 1906 : 158 ha. 1911 : 148 ha. 1921 : 148 ha. 1926 : 143 ha. 1931 : 145 ha. 1936 : 147 ha. 1946 : 155 ha. 1954 : 139 ha. 1962 : 135 ha. 1968 : 121 ha. 1975 : 112 ha. 1982 : 91 ha. 1990 : 72 ha. 1999 : 72 ha. 2006 : 74 ha. 2013 : 75 ha. 2016 : 74 ha. 2018 : 73 ha.

Behorlegiko jendetzea gorenera izan da 1856 urtean, laborantxaren garapenari esker. Gero, emigrazioaren bitartez, Argentina eta Uruguaira bereziki, biztanleria beheratuko da. Hamalaueko gerlaren xista ezaugarri da hemen ere. 1960 urteak ondotik, beheratze horrek segituko du denetan bezala baserri gunetan. 

                                                                           Photo n° 49

En 1842 (photo n° 49), des deux maisons nobles Berango et Jauregibarren, seule Jauregibarren subsiste, appelée désormais Jauregi. La maison franche Etxebarren n’existe plus. Parmi les maisons de «fivatiers» ont disparu : Elizagaraia, Garate, Goienetxe, Ithurralde, Legarte et Tarnaetxe. Dans le centre bourg, nous trouvons à cette date vingt sept maisons : 1- Eglise, 2-Irigaraia, 3-Aburnagia, 4-Indarte, 5-Ospitale, 6- Lopiztegia, 7-Bordatua, 8-Irigoien, 9-Etxegoin, 10-Arotztalde, 11-Etxeberri ?, 12-Aguerre, 13-Intxauzpea, 14-Harizpea, 15-Loya, 16-Jauregiberry, 17-Lakua, 18-Etxegapare, 19-Iribarnea, 20-(non identifiée), 21-Jauregi, 22-Errientaenea, 23-Iribarne-garai, 24-Irola, 25-Salaberria, 26-Ithurbide, 27-Ithurburu.

 

Photo n° 50

En 1930 (photo n° 50), nous avons 21 maisons. Entre 1842 et 1930, cinq maisons ont disparu : 11 (maison non identifiée), 12 Aguerre, 14 Harizpea, 15 Loya, 20 (maison non identifiée).

Photo n° 51

En 2019 (Photo n° 51), quinze maisons subsistent dans le bourg, auxquelles il faut ajouter trois maisons relativement récentes : 1-Eglise, 2-Irigaraia, inhabitée, 4-Indartia, 5-Ospitalia, inhabitée, 8-Irigoinia (remise agricole), 9-Etxegoienea, 10-Arotztaldea, 13-Intxauzpea, 16-Jauregiberria, 17-Lakua, 18-Etxepare, 19-Iribarnea, 21-Jauregia, 22-Errientaenea, 24-Irola, 25-Salaberria.